Ma mémoire se souvient: ma grand-mère

Ma grand-mère maternelle était très sévère en termes d'éducation. Intransigeante, elle voulait que ses petites-filles soient parfaites.

Je n'étais pas la petite-fille idéale.

Elle me sermonnait à longueur de journée, en me reprochant chaque geste désinvolte, chaque rire démesuré, chaque faux pas.

Je l'aimais beaucoup, même si ses remarques étaient blessantes. Elle me répétait : « Ya benti, je veux que tu sois plus tard une femme accomplie et aguerrie. Tu es trop naîve, et la vie n'est pas rose : elle est rude et impitoyable. »

Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait dire, et, durant des années, je n'entendis que des sermons.

Nous avions beaucoup de points en commun : notre passion pour l'art, la musique, les roses, le bénévolat et la lecture. J'allais avec elle partout: aux hôpitaux, aux pouponnières, aux mariages; là où nous pouvions apporter notre aide.

Elle était modeste ; une parfaite cuisinière, pâtissière, une femme d'une élégance innée qui prenait soin d'elle-même, qui faisait du sport, qui voyageait beaucoup.

Un jour, je lui rendis visite, mon premier enfant avait 8 mois.

Nous discutions de tout et de rien, puis elle s'est éclipsée un moment. Elle est revenue avec un beau bijou et m'a dit : « Je suis fière de toi. Tiens, c'est pour toi. Sache que si je t'ai malmenée durant toutes ces années, c'était pour ton bien... Tu me faisais peur car tu me ressemblais beaucoup, et je voulais t'éviter de souffrir comme j'ai souffert...Chez nous, ma fille, une femme ne peut pas être spontanée, ni sourire à tout le monde, car tout sera mal interprété. Je voulais te préparer à la réalité.

Je t'aime, et c'était difficile pour moi de te gronder. Pardonne-moi si j'en ai fait trop, et sache qu'être grand-mère n'est pas une mince affaire. Tu le seras un jour, et je sais que tu en seras digne. »

J'ai pleuré, et je lui ai pardonné. Aujourd'hui, elle me manque beaucoup.

Repose en paix, mamie.

Fella Andaloussia

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